Les compromis d'une ONG burkinabè entre politiques de « bonne gouvernance » et pouvoirs locaux

Dossier « Décentralisations et développements »
Par Sophie Lewandowski
Français

Résumé

Dans un pays sous ajustement structurel régi par des politiques de « bonne gouvernance » et au cœur d’une province rurale enclavée aux fortes solidarités lignagères, une ONG tente d’orienter son intervention et développe un discours ambigu. Si, à l’origine, ce discours évoquait pour elle un effort de démocratisation et non un processus de libéralisation, force est de constater que ses projets s’inscrivent dans des politiques qui favorisent davantage les logiques économiques libérales qu’un processus démocratique local. Ceci est renforcé par le fait que les acteurs locaux dominants se réapproprient, notamment grâce à la sorcellerie et à son utilisation idéologique, les projets et même le fonctionnement interne de l’association. Celle-ci, en devenant un terrain de lutte pour le pouvoir et la rente, s’éloigne de la transparence démocratique. L’exemple développé permet de poser la question de la marge de liberté possible des ONG entre politiques de good order et stratégies de survie locales, communautaires ou plus individuelles.

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