La confrontation des logiques sociales : le cas des Bakola au Cameroun
Cet article aborde les facteurs explicatifs de la construction des vulnérabilités des Bakola de l’arrondissement de Lolodorf au Cameroun, sur la base des logiques d’engagement des parties prenantes à l’action publique d’insertion sociale. Les Bakola, peuple semi-nomade aujourd’hui, ont connu un processus de sédentarisation violent pendant et après la colonisation, base de leurs vulnérabilités. En s’installant dans un nouvel environnement où les mœurs sont différentes, à Lolodorf, l’État a décelé une urgence de leur insertion sociale et politique. Malheureusement, le processus de leur insertion ne tient que très peu compte de leur participation dans les arènes de décision. Aussi, il est présenté ici que les vulnérabilités des Bakola sont entretenues par la divergence perçue dans les représentations qu’ont les acteurs quant aux initiatives d’insertion mises en œuvre. Tandis que l’État met en avant la reconfiguration des mœurs des bénéficiaires, de leur rapport aux forêts, les Bakola de leur côté considèrent plutôt une insertion essentiellement basée sur la continuité de leurs pratiques forestières, malgré leur cohabitation avec les « non-pygmées » qui ont des mœurs différentes.