Boko Haram, une impossible sociologie politique ?
Cet article propose de déconstruire la lecture globalisante et le label « Boko Haram » pour contribuer à une sociologie politique du mouvement et de la violence armée dans la région du bassin du lac Tchad. Il s’appuie sur des entretiens, notamment avec des déplacés, et des observations réalisées au cours de plusieurs terrains de recherche. L’auteur met en lumière les dynamiques de prédation, la faculté du groupe de créer du lien politique et de se connecter aux dynamiques sociales locales. Boko Haram est un mouvement hétérogène avec des formes de liens politiques et d’implantations locales précises. Enfin, les dynamiques du conflit dépassent largement les racines de Boko Haram et agrègent des acteurs aux ambitions, rationalités et savoir-faire différents.
Mots-clés
- Boko Haram
- violence
- banditisme
- islamisme
- prédation
- clientèles
- sociologie politique
- armée
- kanouri
- urbanisme
- Maiduguri
- Nigeria
- Nord-Cameroun
- Tchad