La CPI, Dieu et les élections kényanes de 2013

Élections de 2013 au Kenya
De la pentecôtisation de la vie politique à une démocratie autoritaire
Par Hervé Maupeu
Français

L’inculpation de deux leaders politiques, Uhuru Kenyatta et William Ruto, a constitué l’un des enjeux principaux de la campagne électorale de 2013. Ces deux inculpés ont constitué une alliance politique improbable rassemblant les deux principales ethnies qui s’étaient opposées lors des violences post-électorales de 2008. Ils ont habilement recristallisé l’identité politique de leur communauté respective en diffusant des discours de victimisation et en formulant une relecture de l’histoire de leur ethnie faisant d’eux des héros. Cette stratégie a bien fonctionné car ils ont usé efficacement d’un registre religieux, de type néo-pentecôtiste, donnant une grande force à leur message de repentance et d’autojustification. Ils se sont fabriqué une nouvelle virginité et l’impunité des élites kényanes s’en est trouvé ainsi renouvelée. Ce faisant, ils ont également infléchi la culture politique du pays en développant une véritable « pentecôtisation » de la vie politique. Depuis le scrutin de 2013, l’État kényan s’est donné pour priorité absolue d’assurer l’impunité de ses dirigeants.

Mots clés

  • Kenya
  • CPI
  • impunité des élites politiques
  • coalitions politiques
  • ethnicisation de la vie politique
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