La violence anti-sorcellaire en Centrafrique

Varia
Par Aleksandra Cimpri
Français

Résumé

La sorcellerie est partie intégrante de la vie quotidienne des populations centrafricaines, comme ailleurs en Afrique subsaharienne. Sorciers et sorcières sont perçus par beaucoup comme un réel danger. Bien qu’ils agissent dans le domaine de l’invisible, les conséquences des actes sorciers – le malheur et la maladie – sont bien visibles et engendrent une violence. Cette violence psychique, qui maintient la population dans l’insécurité et le danger permanents est révélatrice d’une société postcoloniale en crise. Dans ce contexte de crises sociales, politiques et économiques aiguës, de paupérisation générale, des changements dus au développement, des rapports sociaux se tissent autour des discours, notamment ceux relatifs aux accusations de sorcellerie. Cette « brutalité » d’ordre invisible engendre la peur, elle-même génératrice d’une autre forme de violence, d’ordre physique envers la personne stigmatisée incarnant le mal général – le bouc émissaire. Les accusations de sorcellerie dans le contexte centrafricain aboutissent souvent à des violences extrêmes allant jusqu’à la mise à mort de la personne accusée. La violence anti-sorcellaire s’inscrit et trouve sa justification dans un contexte plus large de la lutte anti-sorcellaire, notamment au sein des tribunaux et des Églises.

Mots-clés

  • sorcellerie
  • violence
  • crise sociale
  • politique et économique
  • République centrafricaine
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