Le mythe du jeune désœuvré
Résumé
Les processus de prévention et de résolution des conflits sont en grande partie basés sur l’idée qu’un changement positif peut être induit par des interventions ciblées et planifiées. Il faut pourtant éviter de surestimer l’impact de telles interventions. Cet article explore comment de jeunes civils qui ont été militarisés par le conflit ivoirien ont utilisé un instrument standard de réinsertion couramment employé dans les interventions internationales postconflits, en examinant les options de réinsertion offertes dans le cadre d’un projet pilote visant à réintégrer les ex-combattants. Du point de vue de ces jeunes, quels ont été les avantages et inconvénients à participer à un tel projet? Quels ont été les enjeux économiques et sociaux qui les ont motivés ? Comment utilisent-ils les perspectives de réinsertion que le projet leur propose et comment les ont-ils intégrées (ou non) avec d’autres activités plus lucratives mais en dehors du cadre du projet ? Enfin, dans quelle mesure leur participation au projet a-t-elle ou non facilité leur réinsertion sociale et économique ? L’essentiel des données est basé sur 200 entretiens semi-structurés à Guiglo et à Man, fiefs principaux des milices progouvernementales et de la rébellion à l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Mots-clés
- populations militarisées
- réinsertion
- DDR
- Côte d’Ivoire