La théorie de l’innovation induite, appliquée ici au domaine agricole, suggère qu’un sentier durable de modernisation technologique existe même dans des économies caractérisées par une forte croissance démographique et une raréfaction des terres arables. Des études récentes semblent indiquer que les marchés, et les signaux qu’ils donnent, ne suffisent cependant pas à eux seuls pour permettre la croissance agricole. Cet article s’intéresse aux marchés financiers ruraux et aux raisons pour lesquelles ces derniers ne contribuent qu’insuffisamment à la réalisation des investissements nécessaires à l’accroissement de la productivité agricole, en particulier dans les régions où les petites exploitations prédominent. Nous étudions ensuite de quelle manière une nouvelle génération d’outils de gestion des risques peut permettre de remédier aux dysfonctionnements observés des marchés financiers ruraux, conduisant à la mobilisation des institutions et à la diffusion de l’innovation nécessaires à l’inscription du monde rural dans une dynamique durable de modernisation technologique.