La prison du temps. Les mutations sociales à l'œuvre dans les camps de réfugiés sahraouis

Actualité africaine
Première partie : la voie de la révolution
Par Sophie Caratini
Français

Résumé

Une société nomade précipitamment réfugiée dans des camps de fortune installés sur un territoire étranger, des fils de guerriers, de lettrés, de commerçants, de forgerons et d’esclaves contraints, pour aller à la guerre, de confier à leurs femmes le soin de prendre en charge la vie civile, tel était l’héritage laissé en 1975 par les Espagnols à ceux des habitants de leur « province saharienne ». En l’absence de solution politique du conflit de décolonisation du Sahara Occidental, les Sahraouis des camps de réfugiés restent bloqués sur la hamada de Tindouf. Et, de fait, depuis plus de 30 ans qu’elle s’épuise dans la lutte, la société des camps a traversé plusieurs phases de transformation profonde : une phase révolutionnaire initiée par les jeunes et fortement mise en œuvre par les femmes, qui a accompagné et soutenu la lutte armée des hommes tout au long de la guerre, et dont il sera question dans cet article (première partie), puis une phase post-révolutionnaire, traitée dans une seconde partie, qui engendre une situation d’anomie de plus en plus manifeste. Cette partie sera publiée dans le prochain numéro d’Afrique contemporaine.

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