Il serait erroné de réduire la représentation des chefferies du Ghana à l’image folklorique qui en est parfois donnée. Certes, leur rôle est encore dicté par la tradition et par des rites dont la fonction essentielle est d’assurer l’unité du groupe et la perpétuation du pouvoir coutumier. Mais beaucoup de chefs sont aujourd’hui des médiateurs efficaces dans la solution des conflits à l’échelle locale, en particulier les litiges fonciers, et de plus en plus nombreux sont ceux qui, devenus les représentants reconnus de leur communauté, s’engagent dans des actions de développement. Selon les cas, le réseau des chefferies qui occupent pratiquement tout le territoire entre en concurrence ou se place en position de complémentarité avec les institutions décentralisées installées dans les années 1990. Cette situation fait de l’expérience de la décentralisation au Ghana un cas singulier.