La construction de l'objet corruption en Afrique

Dossier « Gouvernance, démocratie et opinion publique en Afrique »
Par Olivier Vallée
Français

Résumé

D’une conception limitée de la corruption, on est passé, dans les deux dernières décennies, à une extension de son champ et à son rattachement à des principes généraux de justice comme les droits de l’homme. Dans le même temps, avec une attention plus sensible à la criminalité internationale, la source de normativité de la corruption se déplace vers des conventions à portée régionale ou mondiale.
La lutte contre la corruption est élevée à la hauteur d’une politique de réforme et devient indissociable de la bonne gouvernance. La corruption est assimilée, non plus à un seul détournement, mais est considérée comme le frein à la croissance et à de nouveaux apports de financements extérieurs. Dans ce contexte d’élargissement des effets de la corruption et avec le diagnostic d’une implantation forte de ses racines dans les gouvernements africains, il faut voir aussi la poursuite de la contestation de l’organisation et de la gestion des États africains.
La transparence, qui est la traduction de la glasnost, s’impose aussi comme un corollaire de la démocratie et un révélateur de la qualité de la gestion publique. Cette visibilité exigée fonde ce que l’on pourrait appeler la légitimité de Transparency International. Cette organisation non gouvernementale, fondée en 1993, « travaille à renforcer l’influence de la société civile et à former des coalitions, menées par la société civile et auxquelles participent les milieux d’affaires, les pouvoirs publics et le monde universitaire, en vue d’endiguer la corruption ». Cet article essaie de montrer comment les études et les enquêtes sont souvent en décalage avec cette police globale des sociétés mais comment il est difficile conceptuellement de s’en affranchir.

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