Introduction thématique

Dossier « Gouvernance, démocratie et opinion publique en Afrique »
Gouvernance et démocratie en Afrique : la population a son mot à dire
Par Mireille Razafindrakoto, François Roubaud, Léonard Wantchékon
Français

Résumé

La gouvernance et la démocratie sont aujourd’hui mises en avant comme des déterminants fondamentaux de la réussite des politiques économiques, et plus généralement des niveaux de développement des pays africains. Ce fait découle de la conjonction de deux phénomènes. D’une part, face à l’échec récurrent des différents types de programmes préconisés par les grandes institutions internationales en Afrique, un consensus s’est établi sur l’importance, non seulement du contenu des politiques économiques mais aussi de la manière dont elles sont mises en œuvre. D’autre part, s’inscrivant dans le mouvement qualifié de « troisième vague de démocratisation » à l’œuvre à l’échelle mondiale depuis le début des années 1990, de nombreux pays en développement, en particulier sur le continent africain, se sont engagés dans un processus de transition politique. Différents concepts tels que la participation, l’empowerment, l’adhésion et l’appropriation (ownership) sont dorénavant placés au cœur des programmes de développement, comme les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté. La gouvernance et la démocratie ne sont pas uniquement censées jouer un rôle instrumental (la démocratie contribue à la bonne gouvernance qui elle-même favorise la croissance et contient les inégalités), mais elles représentent en elles-mêmes des dimensions constitutives du bien-être des populations. Par exemple, le respect des libertés individuelles (libertés politiques, liberté d’expression, etc.) peut être considéré comme une composante intrinsèque du développement ; de même, une administration intègre accroît le sentiment de justice en réduisant les pratiques discriminatoires (entre autres via la baisse de la corruption).

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