Le devenir de l'agriculture tunisienne face à la libéralisation des échanges

Dossier « Agricultures familiales au Maghreb »
Par Jean-François Richard
Français

Résumé

Depuis l’indépendance, la Tunisie a connu une forte croissance démographique et économique, et son agriculture, bien qu’ayant également fortement progressé, a vu sa place dans l’économie devenir mineure. Le potentiel naturel en terres agricoles et en eau a été mobilisé, mais l’agriculture pluviale reste prépondérante, avec de fortes variations interannuelles. Le secteur est dual, avec une part relevant du traitement social, l’autre en prise plus ou moins forte avec le marché, avec une population agricole vieillissante et de l’exode rural. L’impulsion de l’État a été déterminante dans les progrès réalisés par le secteur mais il reste insuffisamment structuré et cela n’a pas suffi à faire émerger des organisations en mesure de répondre aux besoins et à l’expression des potentialités. Une part de la croissance agricole a été induite par les subventions et la protection de produits pour lesquels la Tunisie n’est pas concurrentielle, alors que là où elle l’est (fruits et légumes), elle ne capitalise pas son avantage et la performance est inversement corrélée à la compétitivité. Pour la Banque mondiale, la Tunisie devrait poursuivre la libéralisation des échanges et l’État se désengager du secteur productif. Pour résister à cette libéralisation, soutenir la compétitivité et exprimer son potentiel commercial, le secteur agricole devra maîtriser la qualité des produits.

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