L’héritage français de « la science politique africaine francophone » : le cas du Cameroun
Cet article analyse l’influence de l’héritage français sur la science politique africaine. Il s’agit, à travers l’exemple du Cameroun, de comprendre le processus d’ancrage de la science politique française dans les pays de l’Afrique subsaharienne. Comment comprendre le rapport entre le legs français et la science politique africaine ? Quel est l’impact de cet héritage sur le développement de la discipline en Afrique ? Comment la science politique africaine se territorialise-t-elle ? L’on relève que dès son institutionnalisation en Afrique, la science politique a été marquée par « le poids de l’héritage culturel français » : c’est la science politique dominée. Cette entreprise de perpétuation porte « l’odeur du père » du fait des référents situés. Cependant, ce processus d’universalisation inhérente à l’évolution du monde se heurte à des concessions bigarrées sur les différents territoires de la greffe, ce qui a des effets sur le rayonnement de la discipline en Afrique. Ces tentatives de réappropriation à l’œuvre laissent entrevoir la construction progressive de l’identité d’une science politique camerounaise et africaine. La méthodologie articule des données qualitatives et quantitatives, issues de l’analyse documentaire, des entretiens et du sondage d’opinion. Cet arsenal est adossé sur le néoinstitutionnalisme et la théorie bourdieusienne du champ.